Etape 7 - Guatémala - Arrivée à Flores, capitale du Peten
Mercredi 25 janvier. Rarement un voyage en bus ne m'aura paru aussi long. Du coup, cette mauvaise expérience m'incitera à boucler mon transfers vers Antigua, via Guatemala City par avion. 100 euros le billet pris en dernière minute, mais un investissement que je ne regretterai pas. En attendant, je suis toujours dans ce fichu bus de la compagnie San Juan. Voyage interminable donc. Le défilé de la forêt tropicale et le passage dans de petites bourgades isolées peuplées de marchands ambulants, de cars scolaires et de vieilles bagnoles. L'Amérique centrale. La vraie cette fois. Au lieu des quatre heures prévues au port de Bélize, c'est presque le double qu'il faut compter pour traverser l'ancienne colonie britannique pour atteindre la capitale du Péten : Flores***. Et encore, je ne suis pas encore au bout de mes peines. Le passage à la frontière guatémaltèque est des plus folkloriques. Des agents de change locaux se promènent avec des liasses de billets dans les poches et dans les mains... Pour passer la frontière, il faut allonger dix dollars US à l'immigration. Coutume locale. Après ça, pas de bol, Les enfants des écoles passent à leur tour la frontière et font le siège de la douane. Ok, encore une petite heure à attendre. Du coup, je sympathise avec trois Polonais que j'ai rencontrés dans le car. Mais qu'est-ce que viennent donc faire trois Polaks au pays des Mayas ! Mystère et boule de gomme. En même temps, le voyage n'est pas réservé aux frenchies... Dont acte. Bien, nous revoilà à bord du car. Cette fois, c'est la bonne, on fonce vers le Péten ! Enfin on fonce... Tranquille. Le chauffeur chique grave derrière le volant. Vers cinq heures, les premières rives du lac de Péten apparaissent derrière la vitre. Cool ! On arrivera avant la nuit ! Que je crois... Chico notre chauffeur est de mèche avec des rabatteurs. Arrivé à Santa Elena, la petite ville moderne qui fait face à la presqu'île de Flores, Chico stoppe au milieu de nulle-part. Un minibus nous attend. Pedro l'arnaque monte à bord et nous fait comprendre qu'il faut changer de car. C'est lui qui nous conduira à Flores. Bingo ! En moins de deux, je fais le rapprochement avec les avertissements du Routard qui prévient que la plupart des chauffeurs de la San Juan sont de mèche avec des rabatteurs qui refourguent des excursions hors de prix aux gringos et leur font le coup des hôtels complets pour les recaser dans des bouibouis hors de prix. "Et Pedro, on ne me l'a fait pas à moi !" Je préviens mes Polaks qui n'en ont strictement rien à faire (ils le regretteront) et le couple de Gringos argentins qui font le voyage avec moi. Pedro nous fait d'abord le coup de la panne d'essence, passe un temps interminable à la station-service pour faire le plein (Flores se trouve à moins de cinq minutes !), puis nous emmène faire du change à l'ATM du coin (tiens, tiens... le distributeur ne fonctionne pas, comme c'est bizarre...). Bref, la comédie dure bien une plombe et du coup, je pique ma colère dans une moitié d'anglais, d'espagnol et de français. Pedro n'a jamais vu ça. Je lui en mets plein sa gueule et préviens les autres de l'arnaque. Du coup, Pedro appelle illico un tuk-tuk pour m'emmener jusqu'à Flores... Pas question que je lui casse son buisness. A bord, du tuk-tuk, on se serre comme trois sardines avec le couple d'Argentins qui ont compris l'arnaque. Bonne pioche, en moins de trois minutes, le Tuk-Tuk nous laisse devant l'artère principale de la ville. Sauvés !
Bonne pioche encore, l'agence San Juan* se trouve à deux minutes de là et il fait encore jour pour que j'ai encore le temps de dire deux mots au gérant avant de poser ma valise à l'hôtel. Pas de bol. Victor me fait comprendre que ce n'est plus très rentable de faire du change avec les euros. Depuis la dernière édition du routard, la monnaie européenne a baissé au point qu'elle se négocie désormais au même prix que le dollars. Hugo accepte quand même de me dépanner. 7 quetzales pour un euros. Merde, et moi qui croyais en obtenir au moins dix. Ok, je ne donne qu'une petite partie de mes sous, et en profite pour booker mon excursion à Tikal, le lendemain, puis à Yaxha, le surlendemain. Bonne nouvelle, le prix des bus n'ont plus rien à voir avec Belize. Quelque chose me dit que j'ai mangé mon pain noir avec Belize et que je ne vais pas tout claquer. Allez zou, il est temps d'aller poser mes valises à La Casa de Lacandon*** (chambre sympa, simple, mais propre, et quelle vue sur le lac !), puis d'aller manger à El Jardin Maya*** (une tuerie !). Le temps d'enfourner un hamburger fait maison (avec deux bonnes tranches d'avocat !) et je retrouve mon moral. Au moins 8 au compteur. A la bonne heure !
Petit coup d'oeil au plafond : "Rester c'est vivre, voyager c'est exister". Merde alors, je n'ai jamais été aussi content de lire Victor Hugo que dans cet endroit perdu au bout du monde !

Petit coup d'oeil sur le lac de Peten depuis ma chambre. Vue magnifique sur le coucher de soleil. La région du Petén est la plus vaste du Guatémala. Elle couvre près d'un tiers du pays... et recèle de trésors mayas : Tikal bien sûr, mais aussi Yaxha ou Sayaxché... Ruines engluées dans leur gangue tropicale. Mais que la douceur de vivre semble forte ici, sur les rives du lac Petén Itza.

Bon, je profite de la nuit tombée pour essayer mon nouveau joujou : mon trépied photo. Essayons de faire quelques clichés des étoiles au-dessus du lac. 15, 20, 30 secondes de pose... Toujours la même histoire. Les phares des voitures (quand ce ne sont pas les tuk-tuks !) qui remontent la ceinture qui entoure la presqu'île viennent éblouir mes clichés. Mes trois amis Polaks qui m'observent du coin de l'oeil se fendent la poire. "Bon, oui, ok, ce n'est pas vraiment facile, mais moi, au moins, je ne me suis pas fait refiler des excursions hors de prix par Pedro le balafré... "






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